Hier, en me baladant dans le Marais, sans trop savoir où j’allais… je suis tombée là-dessus: l’Institut Suédois de Paris, unique à l’internationale. Petite cour pavée, propre et sans prétention d’où émergent quelques tables comme des champignons. J’entre à tâtons découvrir d’où vient le son… Un concert en préparation. Toute émoustillée de pouvoir assister à cet événement sur le coup du hasard, j’investis rapidement les lieux avec curiosité. De ce côté un salon de thé , de l’autre, le début de la visite…
Lieux d’exposition en pôle position, je m’aventure dans les pièces qui y sont dédiées. Photos, peintures, collages, sculptures, installations… tout de suite je suis plongée dans cet univers scandinave, et précisément dans la culture Sami. « Existant depuis des millénaires, le peuple sami est le peuple autochtone de la partie la plus septentrionale de l’Europe. »
Ici l’environnement est mis à l’honneur par une démarche anthropologique de Joar Nango et Silje Figenschou Thoresende. La récupération d’objets et cartes postales témoignent de leur vision manuelle. Comme une incitation à créer à partir de rien, d’inciter au « home-made » par l’art de cette tradition indigène en perdition. Les composition de Anders Sunna quant à elles, regorgent de technicités savamment orchestrées. De la peinture, des brillances, des collages… le tout ponctué de touches anecdotiques soulignant les tentions entre ce peuple et les autorités provinciales.
Au delà de cette abstraction lyrique, vient le contraste du réalisme des photos et vidéos exposées. La magie des grandes étendues Suédoises. Comme une grande bouffée d’aire frais. Alors que Katarina Pirak Sikku interroge la notion d’héritage, Liselotte Wajstedt m’en fout plein les yeux avec sa vidéo inspirée du livre d’Ann-Marie Ljungberg, Le voyage à Kautokeino, faisant allusion aux abus sexuels sur des jeunes filles. Parmi les images, la noble expérience du silence des lieux désertés. Des paysages enneigés à perte de vue, où le personnage doit trouver sa force intérieure pour continuer à avancer. Un moment où rien n’entrave la sérénité transmise.
Exposition Céline Clanet – Maze
Ravie de cette balade au coeur de l’art contemporain scandinave, j’en repars presque apaisée et ne peut que vous la conseiller. Plus que des rassemblements artistiques, l’Institut Suédois propose également des rencontres littéraires, des débats et séminaires sur des questions de culture et société, des cours de langues, des projections de films, concerts et théâtre.
Comme ça, si vous ne connaissiez pas, vous savez quoi faire la prochaine fois en passant par là.
Ouvert du mardi au dimanche de 12h à 18h. Entrées libres pour les expositions/ concerts 8€ (pour cette fois-ci en tout cas)
Institut Suédois– 11 rue Payenne, Paris 3ème