L’été n’est pas encore arrivé que l’on pense déjà à ce que l’on va porter l’hiver prochain. Ainsi va la mode. Et dans cette frénésie incessante, voyons comment les créateurs nous inspirent pour l’automne-hiver 2020-2021. Néo preppy, conquérante dominatrice, ou bohèmes gypsy… quelle silhouette remportera le match ?
Et on commence par la tendance la plus remarquée sur les podiums : la dominatrice. Une femme, au coeur du propos, assumée, fière et conquérante, à la fois bikeuse dans des combinaisons de cuir noires zippées, bardées de renforts et protections; et guerrière à la Matrix girl dans des manteaux longs sombres et grandioses. Les proportions sont repensées, les blazers ceinturés, parfois raccourcis, sont déconstruits, les manches et les jambes s’allongent pour mieux dépasser… On fricote avec le style 80 sans jamais déraper, caleçons en latex et couleurs exacerbées, le tout sur une note workwear toujours très épurée. Pour s’imposer, on joue des épaules, de la taille et des dimensions pour une allure résolument sexy. Oui car c’est bien la carrure qui endosse le 1er rôle cette saison ! On l’investie démesurément, épaules en pointe, manches ballons, et taille de guêpe, tout en plongeant dans des décolletés que les cols à grands pans laissent déceler.
Si cette femme imposante peut paraitre impressionnante, c’est sans compter l’allure preppy provoc qui jonche les podiums de la Fashion Week cette année. De ce côté, on ose le style anglais, chaussettes hautes, jupes courtes et cravates serrées, twisté par des détails rock extravagants, façon enfant terrible de la mode. Ainsi, les sur-robes et cols Claudine fricotent avec les corsets de latex ou les velours sombres, et les collants blancs et jabots renvoient à un univers qui fait froid dans le dos. Dans le même genre, mais version plus sportswear, on n’hésites pas à surjouer les froufrous, les tulles et dentelles, mixés à des survets, jogging à bandes et pantalons à pressions dans des matières matelassées contradictoires. Tantôt large et courte, tantôt longue et rustre, la silhouette rétro reprend le flambeau, sur fonds de pastels yéyé ou noirs et blancs traditionnels. On le constate, cette poupée dark limite espiègle se moque des conventions, surprend par ses contrastes et révolutions, mais assure une mode nouvelle aussi hétéroclite qu’hors du temps.
Enfin, pour un retour en douceur à une réalité tout aussi enchantée, je vous propose de terminer sur une note plus bohème, dans la lignée de ces dernières saisons. Là dessus, l’allure seventies a encore de beaux jours devant elle… on l’interprète façon gypsy, pantalons larges, gilets frangés, et lavallières au vent, sur fond de motifs rétros sur tricots et de camaïeux camels à la pelle. Fichus plantés sur la tête, on ne manque pas d’adopter la grande tendance de cette saison, sans se préoccuper du contexte. On exploite également l’univers wild à la manière de Davy Crockett par des capes XXL et de gros manteaux en drap de laine, usant de détails bien sentis, comme chaussettes et foulards assortis. Ici encore on sort des sentiers battus, la dégaine bohème côtoie les formes structurées et minimalistes aux couleurs fluo futuristes, pour bousculer les codes d’une silhouette pour le moins inattendue.
Résolument, cette saison est faite de contradictions, la femme se déploie dans tous ses états, laissant croire à la fragilité de sa féminité sans jamais perdre le contrôle de ses convictions. On mélange les codes à suivre pour faire émerger de nouvelles lignes, qui ne se profilent que pour nous séduire.
Some of my favorites looks below :